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Quand et comment évaluer l’état nutritionnel d’un patient ?

L’évaluation de l’état nutritionnel du patient est indispensable tout au long du parcours de soins. Elle doit être systématique au diagnostic puis à chaque consultation :

  • Au début de la maladie, c’est un élément clé pour l’oncologue dans la décision des doses de chimiothérapie et des supports éventuels à mettre en place.

  • En cours de traitement, un bon état nutritionnel permet une meilleure tolérance des traitements.

  • Après les traitements et lors du suivi, l’état nutritionnel a un impact majeur sur la qualité de vie et la réduction du risque de rechute et de mortalité.

Cette évaluation repose essentiellement sur le poids, l’indice de masse corporelle (IMC) et l’évaluation des ingesta.

On parle de dénutrition si le patient présente au moins 1 des critères suivants :

  • Perte d’au moins 5% du poids en 1 mois

  • Perte d’au moins 10% du poids en 6 mois

  • IMC < 18.5 kg/m2 pour les patients de moins de 70 ans OU un IMC < 22 kg/m2 chez les plus de 70 ans.

On parle de dénutrition sévère si le patient présente au moins 1 des critères suivants :

  • Perte d’au moins 10% du poids en 1 mois

  • Perte d’au moins 15% du poids en 6 mois

  • IMC < 17 kg/m2 chez les patients âgés de moins de 70 ans OU un IMC < 20 kg/m2 chez les plus de 70 ans.

Les ingesta peuvent être estimés par une EVA (SEFI® pour Score d’Evaluation Facile des Ingesta) ou une échelle numérique avec laquelle le patient défini lui-même ses ingesta actuels entre 0 (je ne mange pas du tout) et 10 (je mange comme d’habitude ou comme avant d’être malade). Une estimation des ingesta inférieure à 7 est associée à un haut risque de dénutrition.

Selon le résultat de cette évaluation nutritionnelle et le traitement envisagé, l’oncologue pourra programmer une consultation spécialisée avec un diététicien et/ou un médecin nutritionniste s’il le juge nécessaire. Dans certains parcours de soins, cette consultation est systématiquement programmée (ORL, allogreffe, chirurgie digestive lourde,…).

Il est donc important de connaître le poids de référence qui correspond au poids avant la maladie ou entre 3 et 6 mois avant le diagnostic.

En cours de traitement, il est conseillé au patient de se peser 1 à 2 fois par semaine, toujours dans les mêmes conditions pour que le poids soit le plus représentatif possible.

De manière générale, il faut éviter toute perte de poids durant les traitements, que le patient soit en surpoids ou non au moment du diagnostic car il est possible d’être dénutri même chez les patients en surpoids. La perte de poids se fait majoritairement au dépens de la masse musculaire, et donc de l’état fonctionnel.