À destination des soignants - Les traitements par voie sous-cutanée
Au fil des avancées en pharmacologie, les médicaments ont été développés et expérimentés sous des formes variées. Ces formes galéniques sont administrées de manière diverse. Dans le champ du cancer, les voies d’administration intraveineuse et per os sont courantes. La voie d’administration sous cutanée est néanmoins également disponible pour certaines molécules.
Quels sont les traitements disponibles par voie sous-cutanée ?
Certains traitements (immunothérapies, chimiothérapies, facteurs de croissance, etc.) peuvent être administrés par voie sous-cutanée. Ils ont été développés et testés dans des essais cliniques et ont montré une efficacité et une sécurité similaires à la forme intraveineuse. Les études sur la qualité de vie et les préférences des patient·e·s sont en faveur de cette voie d’administration. Les formes galéniques pouvant être administrées par voie sous-cutanée sont disponibles, depuis une douzaine d’années, pour certains traitements du cancer du sein et pour certaines hémopathies.
Quelles sont les caractéristiques des traitements par voie sous-cutanée ?
Les plans de traitements sont les mêmes que pour les formes intraveineuses. S’il s’agit d’un traitement qui requiert une perfusion toutes les trois semaines, la forme sous-cutanée du même traitement sera administrée par une injection une fois toutes les trois semaines également. Les intercures sont identiques pour les deux voies d’administration.
En revanche, le temps nécessaire au mode d’administration par voie sous-cutanée est plus court. L’injection ne requiert que quelques minutes (de l’ordre de 5 minutes) alors que l’administration par voie intraveineuse dure d’une à plusieurs heures.
En pratique, il est essentiel de suivre les indications des fabricants sur la durée et le rythme d’injection. L’injection doit être réalisée de manière très graduelle. Le produit injecté est composé d’une enzyme et du médicament. Le premier temps de l’injection correspond à l’administration de l’enzyme, la hyaluronidase. Celle-ci contribue à décomposer les tissus conjonctifs qui se trouvent sous les couches supérieures de la peau. Étape clé, elle a pour effet de faciliter le passage du produit injecté de l’espace sous cutané à l’espace intravasculaire. Le deuxième temps correspond à l’injection du traitement en lui-même. Les volumes varient selon les molécules, modifiant le temps d’injection à la marge.
Il y a ensuite un temps de surveillance d’environ 30 à 45 minutes, selon les traitements. L’objectif de cette surveillance est de s’assurer que la personne traitée ne souffre pas d’effets indésirables, notamment qu’elle ne manifeste pas de réaction allergique grave. Notamment pour cette raison, la première voire les deux premières injections sont réalisées en hôpital de jour. Si aucune réaction grave n’est décelée, l’oncologue ou l’hématologue peut proposer que la suite du traitement se déroule au domicile du·de la patient·e, accompagné·e d’une hospitalisation à domicile.
Les effets secondaires liés à la toxicité des molécules sont les mêmes que le traitement soit administré par voie intraveineuse ou par voie sous-cutanée. Une réaction cutanée temporaire (rougeur, démangeaison) peut être observée lors de l’administration par voie sous-cutanée.
L’injection est-elle douloureuse ?
De manière générale, l’injection n’est pas ou peu douloureuse. Les études menées ont montré un faible niveau de douleur chez les patient·e·s traité·e·s avec ce type de traitement. Néanmoins, la douleur est propre à chacun·e. Certain·e·s disent que c’est douloureux, d’autres que c’est une gêne, d’autres qu’ils·elles n’ont rien senti.
Certains produits semblent être plus douloureux que d’autres. Il est à noter que le respect de la durée d’injection préconisée est clé car cela peut avoir un impact sur la douleur.
Si la personne traitée le souhaite et pour contrer une éventuelle anxiété, elle peut se préparer à l’administration du traitement en suivant un exercice de relaxation. Quelques courts exercices centrés sur la respiration sont disponibles dans l’application Resilience.