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À destination des soignants - Les traitements par voie sous-cutanée en hôpital de jour

En cancérologie contemporaine, les parcours des patient.e.s s’ouvrent à différentes options et permettent une plus grande flexibilité dans la prescription et l’administration de certains traitements du cancer, notamment en sénologie et en hématologie. Selon les objectifs d’un traitement, les formes galéniques disponibles, l’état général du·de la patient·e ainsi que ses besoins, la voie intraveineuse ou la voie sous-cutanée peuvent être proposées par l’oncologue ou l’hématologue. L’une ou l’autre peut ensuite être choisie en concertation avec le·la patient·e.

Nous aborderons dans cet article les spécificités des traitements par voie sous-cutanée en hôpital de jour.

Quels sont les avantages des traitements sous-cutanés en HDJ ?

Un traitement par voie sous-cutanée est toujours initié en HDJ. Il est ensuite maintenu en HDJ ou basculé au domicile du·de la patient.e accompagné d’une hospitalisation à domicile.

Le mode d’administration sous-cutané présente des avantages par rapport au mode d’administration intraveineux. C’est un soin technique plus simple que le traitement par voie intraveineuse. Ce n’est pas un soin stérile, il nécessite donc moins de matériel. Une paire de gants, des compresses pour désinfecter le site d’injection suffisent.

Les mêmes processus sont mis en œuvre pour s’assurer que le bon traitement est administré à la bonne personne. Les règles de vérification habituelles sont appliquées : le dossier médical de la personne, le bilan biologique, si requis dans le protocole, sont examinés au préalable. Une fois le·la patient·e installé·e en box ou en salle, son identité et sa date de naissance seront vérifiées.

Une fois le produit préparé, un site d’injection est choisi. Le plus souvent, le ventre ou la cuisse sont privilégiés. Les sites d’injection varient d’une injection à l’autre, afin d’éviter de solliciter toujours le corps au même endroit.

L’injection est réalisée en quelques minutes. Un temps de surveillance est ensuite nécessaire. Il varie de 15 à 45 minutes. Le·la patient·e peut ensuite quitter l’hôpital, après avoir pris un rendez-vous pour sa prochaine cure.

Ce type de traitement permet de mettre en place un circuit plus rapide pour les patient·e·s puisque l’administration du produit est très rapide. Il permet une organisation plus souple de l’HDJ. Par exemple, il peut y avoir une IDE dédiée aux parcours de patient·e·s traité·e·s par voie sous-cutanée. Certains établissements préfèrent une rotation entre les IDE.

Comment peut être perçu un traitement sous-cutané par les patient.e.s ?

Il est très important de ne pas banaliser les traitements par voie sous-cutanée. Dans le cadre du cancer du sein, le traitement  qui suit la chimiothérapie vise à diminuer le risque de rechute. Il correspond aussi à un temps de reconstruction pour les patientes. Leurs cheveux repoussent mais les effets secondaires de la maladie et de la chimiothérapie – notamment la fatigue – persistent. C’est un sas vers la normalité, vers l’après-cancer.

Pour celles qui ont un cancer métastatique, c’est un traitement au long cours qui a vocation à stabiliser la maladie. Il peut être administré pendant plusieurs années et représente un espoir important de limiter l’avancée du cancer.

Les patientes connaissent l’HDJ, elles y ont suivi leur chimiothérapie pendant plusieurs mois. Les IDE connaissent souvent les patientes, une relation de proximité peut s’être instaurée au préalable et se renforcer pendant la phase de traitement par voie sous-cutanée.

De manière générale, puisque cela correspond à une nouvelle phase de vie sous traitement, avec un possible retour au monde du travail, le fait de pouvoir être traitée par une piqûre, rapidement, peut être considéré comme un avantage par les patientes. Les études montrent que c’est une voie de traitement privilégiée car il permet une meilleure qualité de vie.